Une belle histoire de passion, récompensée par des milliers de spectateurs… et un cheval

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Les contes de fées existent et celui-ci mérite votre attention. Il était une fois, un boulanger passionné de chevaux et de courses, qui emmenait son fils sur des hippodromes de province de temps en temps. Le rêve de chaque « turfiste » étant de décrocher le bon « numéro », le fils, Pascal, boulanger à son tour, se fît « propriétaire » d’un simple clic de sourit sur internet… et la fée, de sa baguette…

 

Votre magazine « La tribune des Métiers » reçoit une invitation pour se rendre à Longchamp, et découvre sans doute l’une des plus belles histoires de passion. En voici quelques lignes. Pascal Treyve (35 ans) est boulanger à Bellegarde en Forez, une petite commune de 1700 habitants de La Loire (42). Il tire sa passion des courses de son enfance, car son père turfiste (joueur de « Tiercé ») l’emmenait fréquemment sur les hippodromes voisins de Saint-Galmier (8 km) et Feurs (12 km). Il est devenu propriétaire en allant sur internet, tapant le mot haras, il est tombé sur le site du Haras du Cadran (Orne) et a acheté une part d’un cheval nommé « Cadran ».

 

 

Son rêve était de gagner un Quinté. Originaire et domicilié à Bellegarde en Forez à 3 km du centre d’entraînement privé de Jean-Pierre Gauvin, basé à Saint-Cyr les Vignes, il s’est naturellement tourné vers lui pour faire entraîner son cheval. Pas assez « Fashionable » pour passer aux ventes de Deauville, « Saonois » (le nom du cheval exceptionnel) a été acheté à l’amiable chez son éleveur pour 8.000 euros par Jean-Pierre Gauvin qui en a proposé la moitié à Pascal Treyve. « Saonois » était son 2ème cheval à l’entraînement, à ce jour, son effectif se compose de 4 chevaux, tous en association.

 

« Saonois » est un poulain de petite taille (1 m.56) aux origines modestes 100% françaises (sa mère a gagné 5 courses de petites catégories handicaps en province). Il a été élevé au Haras de Nonant le Pin (Orne) chez Olivier Corbière, éleveur traditionnel, issu d’une longue lignée d’éleveurs basée dans ce que l’on peut considérer comme le berceau de la race du pur-sang en Normandie. « Saonois » a eu un début de carrière atypique pour un cheval de son niveau. En effet, il a déjà couru 13 fois (7 fois à 2 ans et 6 fois à 3 ans), dont 6 fois sur des hippodromes régionaux (Aix les Bains, Lyon-Parilly, Cagnes sur Mer). Il a gravi un à un tous les échelons commençant par 3 courses de niveau « G », gagnant ensuite un Réclamer le 19 octobre 2011 à Deauville où il était à vendre pour 25.000 euros, enchaînant ensuite les victoires de niveau « D » puis « B », puis Listed Race (Cagnes sur Mer), puis Groupe 3 (Longchamp) et enfin Groupe 1 dans un Jockey Club mémorable. En 13 courses, il compte 7 victoires et 6 places et totalise 1.743.000 euros de gains, primes propriétaires comprises. Pascal Treyve est propriétaire de « Saonois », en association (à 50%), avec l’entraîneur Jean-Pierre Gauvin. Sa casaque est bleu-roi, étoiles jaunes, il l’a choisi, car il aime beaucoup les couleurs du drapeau européen.

 

Nous nous sommes déplacés (La Tribune des Métiers) à Longchamp pour le prix « Qatar Prix Niel », course de sélection pour le Qatar prix de l’arc de Triomphe et encore une fois, Saonois a remporté la course avec panache, monté par le jeune jockey Antoine Hamelin, 21 ans.

Malheureusement, lors de la plus grande course au monde de galopeurs, Saonois a souffert d’un terrain lourd et ne s’est pas placé dans le trio de tête. Face aux caméras, Pascal Treyve avouait : « Saonois est un cheval généreux, le terrain était très lourd, le conte de fée continue ».

 

 

L’entraineur : Jean-Pierre Gauvin (49 ans) est installé dans un centre d’entraînement basé à Saint-Cyr les Vignes, dont il est propriétaire. Ce centre (50 hectares) est l’ancienne propriété de l’Ecurie Bedel, casaque classique ayant dominé les courses plates du Centre-Est pendant près de 30 ans.

Originaire de la région de Montbrison (42), il est issu d’une famille de « Trotteurs » et s’est orienté vers le galop à cause de sa petite taille. Apprenti-jockey dans cette écurie (Bedel) puis jockey pendant 20 ans (130 victoires), il est entraîneur depuis 20 ans et compte 500 victoires à ce jour. Il entraîne 50 chevaux pour 25 propriétaires différents et emploie 14 salariés.

 

 

Le Jockey : Antoine Hamelin (21 ans) a été formé à l’AFASEC au Moulin à Vent à Chantilly. Il est salarié chez Alain de Royer Dupré. Encore jeune jockey au début de l’année, il a perdu sa décharge, synonyme de passage chez les professionnels en août à Vichy. Véritable révélation chez les jockeys, il a gravi tous les échelons avec « Saonois », avec qui il a été associé depuis ses débuts.  En 2012, il totalise plus de 50 victoires, ce qui le place dans le top10 des jockeys Français. Révélé grâce à « Saonois » dans le Prix du Jockey Club, où il a fait preuve de beaucoup de sang froid, il est considéré comme le meilleur espoir de la profession.